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Économie et finances

Les initiatives d’entreprises solidaires pendant le confinement

La crise sanitaire qui a provoqué, dès le 17 mars, un confinement total de la population française a vu émerger, peu à peu, une hausse de la solidarité parmi les Français. Des initiatives solidaires à destination des populations les plus fragiles face au virus, mais également à l’égard des soignants : citoyens et entreprises ont multiplié les démonstrations de solidarité. Mobilisant leurs savoir-faire à des fins de solidarité, de nombreuses entreprises ont détourné leur production afin de participer à cette économie de guerre, nécessaire pendant le confinement.

Le gouvernement a tenu, dès la mi-mars, à ce que les Français restent soudés et mobilisés dans la lutte contre la Covid-19. L’appel de l’exécutif #TousMobilisés a été entendu dans le monde de l’entreprise, qui a participé à sa manière à l’élan solidaire à l’œuvre pendant le confinement.

La production de gels hydroalcooliques par les industries du luxe et des spiritueux

Dès le 15 mars, le groupe de Bernard Arnault (LVMH) a annoncé détourner une partie de sa production afin de fabriquer des gels hydroalcooliques, face à une augmentation inédite de la demande et à des manques constatés dans certains secteurs vitaux pour la vie de la nation. Cette initiative fut saluée avant même le début du confinement par l’AP-HP. Le groupe du luxe a déclaré, au début de la crise sanitaire, qu’il décidait de détourner une partie de son activité sur trois de ses sites français, normalement consacrés à la production de parfums et de cosmétiques. Cela a permis la production de gels hydroalcooliques à destination des personnels hospitaliers, alors même que la crise prenait de l’ampleur et que le nombre d’admissions en service de réanimation augmentait.

Dans la lignée de l’engagement du groupe de Bernard Arnault, le groupe de spiritueux Pernod Ricard a décidé, dès le début de la crise sanitaire, de détourner une partie de sa production en alcools afin, là aussi, de fournir des gels hydroalcooliques aux personnels de santé.

Les industries du textile produisent des masques

L’élan solidaire impulsé par LVMH s’est poursuivi tout au long de la période de confinement. Face à la pénurie de masques, le groupe français a décidé de continuer le détournement de sa production, au début du mois d’avril, afin de produire massivement des masques de protection. Le groupe de Bernard Arnault s’est alors lancé dans la fabrication de masques de protection en tissu, cette fois-ci à destination du grand public dans le cadre d’un usage non médical.

Cette initiative a donné de nombreuses idées aux grandes entreprises de l’industrie textile. Ainsi, nombre d’entre elles ont également décidé de détourner une partie de leur production pour la confection de masques et de surblouses, à destination des particuliers comme des personnels hospitaliers ou mobilisés dans d’autres secteurs d’activité.

Tel fut le cas d’une partie des entreprises de l’industrie française du textile. Face à la pénurie de masques, ces dernières ont véritablement mis en œuvre une économie de guerre, afin de participer à l’union et à la solidarité nationale en mettant à disposition leurs moyens de production.

Décathlon : partenaire de premier plan des personnels hospitaliers

D’une façon plus originale encore, Décathlon s’est trouvé être un partenaire de premier plan pour les personnels hospitaliers pendant la crise sanitaire. En effet, d’abord en Italie, certains services de réanimation ont utilisé un masque de plongée créé par Décathlon afin de pallier le manque de respirateurs artificiels, face à l’afflux croissant de patients en réanimation pendant les mois de mars et d’avril. Initialement utilisés par hasard dans certains hôpitaux italiens, l’idée a fait son chemin en France. Une demande qui est devenue grandissante pour le distributeur d’équipements sportifs. Il a donc décidé, dès la fin du mois de mars, de mettre en œuvre une production de plus de 4 000 masques de plongée Easybreath, réservée aux hôpitaux, afin de leur permettre de renforcer leurs équipements en matière de respirateurs artificiels.

Face à la pénurie de respirateurs artificiels au sein de certains hôpitaux, l’industrie automobile s’est également mobilisée afin de répondre à ces manques croissants dans les infrastructures sanitaires. Ainsi, durant le mois d’avril et alors confronté à une production automobile en berne, le groupe PSA Peugeot-Citroën a participé, à sa manière, à la solidarité nationale dans le cadre d’une économie de guerre. En partenariat avec l’entreprise Air Liquide, l’usine Peugeot de Poissy (Val-d’Oise) a fait appel à près d’une centaine d’ouvriers volontaires afin de participer à l’assemblage de 10 000 respirateurs artificiels à destination des hôpitaux.

Dans une période assimilable à une guerre, selon les mots du président de la République, les grandes industries françaises, du textile à l’industrie automobile en passant par le luxe, ont donc répondu présent, à leur façon, pour participer à cet effort national et à diverses initiatives solidaires. Des initiatives qui furent autant de solutions pour pallier les manques de moyens sanitaires, tandis que l’Union européenne fermait ses frontières et qu’une partie de l’économie française était mise à l’arrêt.

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