Valérie Pécresse
Crédit : Valérie Pécresse 2021
Vie publique

Régionales 2021 : quel bilan pour Valérie Pécresse en Île-de-France ?

Donnée grande favorite de l’élection régionale en Île-de-France par les sondages, la présidente sortante Valérie Pécresse a fait de son bilan, jugé positif par 68 % des Franciliens, et de sa promesse de « tenir le cap » les principaux arguments de sa campagne.

Six ans après avoir remporté la présidence de la région capitale face au socialiste Claude Bartolone, Valérie Pécresse est donnée largement gagnante dans la perspective du premier tour. Avec près de 34 % des intentions de vote selon les derniers sondages, 16 points devant la liste du Rassemblement national. La présidente sortante est également donnée victorieuse dans les urnes au second tour le 27 juin, quelle que soit la configuration et les candidats présents.

« Dame de Faire »

La présidente sortante a su jusqu’ici profiter des divisions de la gauche francilienne et notamment de l’effondrement de la candidature d’Audrey Pulvar, minée par les polémiques à répétition. Mais c’est surtout en s’appuyant sur son propre bilan à la tête de la région que la « Dame de Faire » a cherché à faire la différence. Une approche de la « politique par la preuve » destinée à rallier les votes des 68 % de Franciliens qui se disent satisfaits de l’action de Valérie Pécresse à la tête de la région, selon un sondage Ifop-Fiducial.

Cette campagne axée sur le pragmatisme a trouvé un certain écho au-delà des limites des seuls soutiens de Valérie Pécresse. Au centre notamment, 81 % des électeurs de La République En Marche ! affirment avoir un avis positif de l’action de la présidente sortante. Un score qui a forcé le candidat du parti présidentiel, Laurent Saint-Martin, à nuancer ses critiques envers Valérie Pécresse et à concentrer ses attaques sur le statut de présidentiable de la présidente sortante.

« 96 % des engagements réalisés malgré la crise sanitaire »

Dans le camp de la majorité régionale, on insiste sur les promesses faites en 2015 et tenues durant le mandat. « 96 % des engagements ont été réalisés malgré la crise sanitaire », affirmait en avril dernier Florence Portelli, conseillère régionale en charge de la culture et soutien de Valérie Pécresse.

C’est en particulier sur la question des transports, éminemment centrale au cours de la précédente élection régionale, que la majorité sortante veut mettre en avant son action. Depuis 2015, la région a renforcé 900 lignes de bus et doublé les fréquences de Noctilien. Pour remplacer les anciennes rames, souvent peu confortables en cas d’épisodes climatiques extrêmes comme les canicules, la région a aussi commandé 650 trains et RER neufs et rénovés, climatisés et dotés de prises électriques pour certains, ainsi que 1 000 bus plus modernes et roulant au gaz naturel de ville. Niveau vélo, le réseau de pistes cyclables a lui été étendu de 700 km supplémentaires. Un service de location de vélos électriques, Véligo, a été mis en place dans toute la région avec succès à l’automne 2018. L’abonnement de transport en Île-de-France, le passe Navigo, a quant à lui vu son prix gelé depuis trois ans.

Bataille de chiffres sur les lycées

Autre prérogative régionale, la gestion des lycées a fait l’objet de nombreuses passes d’armes durant les six ans de la mandature de Valérie Pécresse avec l’opposition. Aux attaques de ses concurrents de gauche qui l’accusent d’avoir délaissé le sujet, la présidente sortante rétorque en rappelant l’état de vétusté dans lequel se trouvait plus d’un tiers des lycées franciliens à son arrivée à la tête du conseil régional.

En six ans, la majorité régionale revendique 100 opérations de rénovations livrées et 6 milliards d’euros d’investissement dans le cadre de son « plan d’urgence pour les lycées », la création de 21 000 nouvelles places dans les lycées de la région, l’équipement en WiFi de 100 % des établissements à la rentrée 2021 et l’augmentation du budget par lycéen de 1 644 à 2 398 euros par an. Chaque lycéen s’est par ailleurs vu remettre un ordinateur ou une tablette, notamment durant la crise Covid, pour lui permettre de suivre les cours à distance.

2,1 milliards d’euros d’économie depuis 2015

Bien que la sécurité soit d’abord du ressort de l’État, la région Île-de-France s’est dotée d’un « bouclier de sécurité » sur tout son territoire. De 2015 à 2021, le conseil régional a investi plus de 150 millions d’euros pour améliorer la vidéoprotection dans les transports et, dans plus de 300 communes de la région, pour financer les équipements de 300 polices municipales et rénover 82 commissariats et casernes. La région s’est aussi dotée d’une charte de la laïcité pour lutter contre le communautarisme et le séparatisme à son niveau, en appui de l’État.

En parallèle de ces investissements, la région a aussi réalisé au cours des six dernières années plus de 2,1 milliards d’euros d’économie de fonctionnement, grâce au déménagement du siège de région de Nanterre à Saint-Ouen, à la baisse de 10 % du nombre de fonctionnaires et à la réalisation de 100 millions d’euros d’économie sur les achats du conseil régional. Une gestion de « bonne mère de famille » selon la présidente sortante, sur laquelle la gauche francilienne, Audrey Pulvar en tête, a décidé de concentrer ses critiques, en déplorant que les fonds « thésaurisés » par la région n’aient pas été employés pour relancer l’économie régionale dans le contexte post-Covid.

Faux selon la majorité régionale, qui critique une erreur d’appréciation comptable et souligne avoir mis en place avec l’État le plan de relance régional le plus ambitieux de France, à hauteur de 13,8 milliards d’euros en 2021 et 2022. La région affirme avoir versé des aides à 400 000 PME et TPE, qui se trouvent par ailleurs avantagées par un « Small Business Act » régional. Celui-ci réserve 80 % des commandes de la région aux TPE et PME.

Pour son futur mandat, Valérie Pécresse annonce vouloir « garder le cap » et poursuivre les réformes engagées. Reste à voir si la satisfaction des Franciliens à l’égard de la présidente sortante, relevée par les enquêtes d’opinion, se traduira dans les urnes lors des deux tours de l’élection régionale. Réponse d’ici le 27 juin.

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